L'oiseau vert de l'Italien Carlo Gozzi, mis en scène par Martin Genest, se déroule dans un décor et une ambiance qui s'apparentent aux émissions jeunesses de Radio-Canada qui ont agrémenté et égayé mon enfance. Cependant, avec trois décades de plus dans le corps, cette troupe de bouffons éclectiques accompagnés de magnifiques marionnettes à leur image ne sont pas parvenus à me faire rire, ils ne m’ont pas ému ni touché et l’absence d’unité de cette intrigue décousue m’a littéralement  fait décrocher dès les dix premières minutes.

Visiblement, Champagne avait décidé de sortir l’artillerie lourde pour cette présentation : décors et accessoires recherchés, trapèze, musique, costumes, maquillage, marionnette, etc. Rien n’a été laissé au hasard, sauf, à mon sens, le plaisir du spectateur. À qui la faute? Je ne saurais le dire.

Les comédiens ont eut beau déployer leurs atours et faire montre d’une grande maîtrise de leur art, ils étaient prisonniers d’un texte mal ficelé, souvent incohérent, inutilement absurde et, surtout, qui traitait d’un sujet riche en réflexions et en questionnements philosophiques avec une désinvolture désarmante. Malgré les efforts et les ressources importantes investis pour cette production, malgré l’indéfectible et incontournable «standing ovation» des abonnés du Trident et leurs prévisibles applaudissements, je suis demeuré assis sur mon appétit à m’interroger sérieusement sur la compatibilité de mes goûts avec la programmation que nous offre le trident depuis quelques années.