Théâtre de La Manufacture
basé(à): Montréal, Canada
Le Théâtre de la Manufacture est une compagnie théâtrale fondée en 1975 par Jean-Denis Leduc avec Claude Maher, Christiane Raymond et Louise Gamache. Depuis 1996, Jean-Denis Leduc assure seul la direction générale et artistique du théâtre. Il a aussi participé à la fondation du Théâtre de la Licorne en 1981, et les spectacles du Théâtre de la Manufacture sont depuis ...
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Les envahisseurs
À présent, la plus récente production de La Manufacture, plonge le public dans un univers trouble où règnent l'inconscient et les instincts.
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Brève scène
L'an dernier, La Société des loisirs, une pièce de François Archambault mise en scène par Michel Monty, l'un des grands succès du Théâtre de la Manufacture, prenait
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23 avr. 2008, 08:01
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Tête première... une pièce que je suis allée voir, à reculons. D'abord à cause du sujet, lourd et morbide. Trois femmes qui nous racontent leur cauchemar, leur déscente aux enfers. On ne sait pas à quoi s'attendre vraiment, mais on sait que ce sera l'horreur pour elles.
Pourtant, quel bonheur de voir cette pièce. Moins déprimante que je pensais et surtout, plus gai que je croyais. Il y a plusieurs références à la sexualité et à la violence et on oscille entre le rire et la tristesse. C'est plus léger au départ pour finir plus explosif à la fin.
Les trois interprètes sont fabuleuses dans leurs rôles respectifs. La première, Kathleen Fortin nous récite sans ménagement ses déboires sexuelles. Cette accro du sexe nous met des images très crues en tête et tout est pris à la légère, jusqu'au point culminant de son monologue qui nous jette par terre.
Dominique Quesnel, la femme soumise, elle, est plus sobre, et moins éclatante. On ressent son émotion, mais comme elle arrive après la flamboyante Kathleen et juste avant l'électrisante Sandrine, on l'oublie assez rapidement, même si son jeu est excellent.
Sandrine, la pute qui se fait abuser, nous envoie en pleine face son calvaire quotidien. Quelle coup de poing au coeur de voir comment vivent ces prostituées. La réalité qu'elle nous crache nous fait mal. Et quelle merveille de voir que c'est elle qui va probablement se sortir de son calvaire à la fin.
Ce qui m'a beaucoup plu dans cette pièce, c'est la façon dont chacune de ces femmes nous raconte leur histoire. La vie des ces trois femmes s'entrecroise et chacune nous raconte les mêmes évènements qui sont survenus, mais de leur point de vue à elles. On a l'impression de voir 3 fois le même bout de film, mais dans un angle différent à chaque fois. Des détails qui nous échappent lors d'un premier récit, sont renforcés plus loin, et mis en évidence différemment la fois suivante.
Ce qui est plus difficile par contre, dès le départ, c'est de s'habituer aux textes. Ce sont des bouts de phrases lancés, un après l'autre, hachurés, entrecoupés, dans un débit rapide et sec. Par exemple extrait de la pièce : «Me traîne de flaques en lacs, le pas pesant, souillée par la pluie, trempée jusqu'aux os. Recouverte de boue, l'effet de ma débarque. ». Il faut donc porter beaucoup attention aux phrases, ce qu'elles veulent dire. Après quelques minutes par contre, on s'habitue.
La mise en scène de Maxime Denommée, pour une première, c'est excellent. Un décor qui donne le ton. Avec un plancher inégal, trois portes sur trois vies, un ciel ombragé à l'arrière, une vieille poubelle, des déchets épars. Lumière tamisé, brouillard dans la pièce. L'ambiance est créée. À l'occasion on entend des sons, au loin pour emplifier nos images et les rendre plus réelles. Les femmes sur scène se déplacent peu, mais ce n'est pas nécessaire de toute façon. Elles racontent et tout passe dans leurs yeux.
La fin nous surprend, surtout par son lac qui apparait sans qu'on le voit venir.
On ressort bouleversés, mais cela vaut la peine de voir cette pièce.
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16 avr. 2008, 07:59
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Les cris de l’Irlande témoignent souvent d’une réalité sombre et difficile. Et cette pièce n’y échappe pas avec sa violence, sa sexualité abusive et débridée. Trois femmes nous en donnent la preuve, que la chance n’a pas été de leur côté.
Dans un décor surréaliste, avec un ciel comme toile de fond, trois portes se pointent afin de nous donner un espoir d’évasion, entre des barbelés et quelques rebuts. Les trois comédiennes délibèrent en solo, un texte à la fois vif et ardu. La mise en scène sobre favorise une expression chaude et intense.
Le jeune écrivain irlandais (38 ans) rejoint les pages sombres de ce pays, autrefois dévasté par la pauvreté et l’influence religieuse dominante, qui se voulait presque démoniaque. De puissantes émotions, qui frappent et désarçonnent, et dont l’intensité peut parfois affaisser tellement elle est ardente. Les rapports humains, qui y sont présentés, manifestent un grand déséquilibre.
Il faut donc avoir le cœur solide pour se confronter à cette existence en mal de vivre. Et les mots n’y échappent pas avec leur force, prête à tout saccager, afin de survivre malgré tout.
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22 mars 2008, 11:57
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L’auteur parvient à nous étonner mais jamais à nous émouvoir. C’est sa force et aussi sa limite. Les personnages de Tête première ne tombent pas de haut; ils sont déjà aux tréfonds de l’existence. Une sous-vie. Mais le spectateur, lui, est assommé. Crestfallen, comme l’indique le titre anglophone de la pièce, Crestfall. La série d’événements vécue par les trois personnages féminins est présentée selon leurs points de vue. Trois monologues distincts liés par des événements identiques. Trois angles. Une même humiliation de femmes, mères ou putains. «A simple structure of three monologues narrates a litany of prostitution, sadism, bestiality and murder». J’aurais pu me contenter de traduire ce résumé de la pièce tiré du compte rendu d’un magazine de Sydney, de Londres ou Dublin. Mais là, n’est pas l’essentiel. Le propos est martelé de façon systématique et impitoyable au point où l’on finit par accepter l’allitération. L’auteur parcourt des quartiers immondes sortis tout droit de l’enfer. Des lieux où les personnages sont perdus d’avance. Une langue puissante domine le récit, transcende le propos : là se situe l’essentiel de la pièce de l’Irlandais Mark O’Rowe. Une prose inventive. Des mots qui se bousculent, carambolent, se permutent et rebondissent comme autant de projectiles lancés à la tête du spectateur à qui s’adressent les interprètes. O’Rowe bouscule la syntaxe et Olivier Choinière le traduit de façon remarquable. Une combinaison de Beckett pour la prose et de Tarantino pour la violence, mais à la puissance 10. Cet excès de verbe écrase les interprètes. Surtout les deux premières. Leurs prestations sont inégales malgré de remarquables efforts. Kathleen Fortin dans le rôle de la puissante matrone de la place surjoue son personnage et mange ses mots. Dominique Quesnel, en mère impuissante, ne parvient pas à trouver le ton juste. Seule, Sandrine Bisson, la prostituée junkie, parvient à projeter ce texte ciselé au fer rouge. À lui donner l’intonation et le rythme, le souffle qui stupéfie.
Difficile de trouver des repères au début à cause de la syntaxe hachurée. Surtout que les noms de personnages et de lieux, eux, ne sont pas traduits. C’est un choix qui interrompt la vibration du propos. Malgré sa fin purificatrice, comme un baptême ou une rédemption, l’abjection réussit à s’incruster. Si le récit n’est pas réjouissant, la prose, par ailleurs, est indiscutablement jouissive.
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11 nov. 2007, 18:23
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Janine Sutto me fascine! Jeune, je la voyais toutes les semaines jouer Berthe L'Espérance dans Symphorien. Par la suite, nos chemins se sont croisés à quelques reprises, une fois à l'enregistrement de la guerre des clans, une autre fois, à l'Ex-Centris, comme simple spectatrice d'un film. J'avais donc hâte de voir cette femme qui, dans la quatrevingtaine, monte encore sur les planches. Bien sûr, dans "Août, un repas à la campagne", elle joue un rôle modeste. Mais qu'à cela ne tienne! Quelque soit ce qui se passe sur scène, remarquez ses sourires, ses airs étonnés, son indignation... c'est ça une grande actrice! Même lorsqu'elle ne parle pas, elle joue, par son expression, par ses gestes, par son regard.
Il faut dire que dans cette pièce, Janine Sutto n'était pas la seule "experte" du théâtre! Des noms comme Marie Tifo, Henri Chassé, Sophie Clément et Jacques L'Heureux sont annonciateurs de moments savoureux.
Malgré tout, je dois reconnaitre que le texte m'a un peu dérouté. Oui, il y a bien cette crise qu'on pressent imminente. Par contre, entre temps, on se promène d'une personne à l'autre en cherchant le fil conducteur.
Mais ce n'est pas grave! On a de bons acteurs avec nous, c'est vendredi soir, la vie est belle! Bon spectacle!
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05 nov. 2007, 16:33
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Nous sommes un couple de boomer du 450. Parfois on se risque vers la ville, surtout depuis que nous avons des billets de saison au TRV. Bon souper samedi dernier et stationnement à proximité.
Décor qui te transporte à la campagne ou les quatre générations se croisent, se voient se hurlent mais ne s'entendent pas. J'ai reconnu ma belle famille et ses excès. J'aurais pu dire les répliques. La grand-mère (418)sourde qui ne l'est pas vraiment, la mère supérieure contrôlante, le gendre cocu (819)qui n'a rien et ne sera toujours qu'un étranger malgré tous ses efforts. La flyée amoureuse, organisatrice qui sait et connait ce qui est meilleur pour tout le monde et son chum riche, hautain (514) et puis l'enfant ROI, qui détonne, déconne et me rapelle tellement mes filles. Le bonhomme la dedans est une parure.
Bravo à tous ces êtres qui nous entourent et qui vivent histoire sur histoire tout autour de ce Plateau que je visite une fois par mois, et ou les histoires se vivent sur scene.
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membres du groupe:
Jean-Denis Leduc
directeur artistique
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